Les années que Philippe Descola a passé auprès des Indiens Achuar à la fin des années 1970 ont été déterminantes dans la suite de son parcours d'anthropologue. Dès ce premier "terrain" en haute Amazonie, il apprend que "la nature n'existe pas partout et toujours", ce qu'il développera et travaillera jusqu'à pouvoir démontrer dans son livre "Par-delà nature et culture", en 2005 que "la manière dont l'occident moderne se représente "la nature" est la chose du monde la moins bien partagée." Pour sa venue à la Philharmonie dans le cadre de la série Grands témoins, Philippe Descola a accepté de nous parler, en s'appuyant sur ses propres archives sonores, des anent, ces chants incantatoires par lesquels les Achuar s'adressent en murmures aux humains et non humains ; plantes, animaux, comme parents éloignés.