Mère forte à agitée
Edité par Magnier. Paris , 2015
Maya est une ado de dix-sept ans au caractère affirmé. Elle vit avec son père, mais passe un week-end sur deux chez sa mère. Maya admire la beauté et l’intelligence de cette dernière, qui a toujours été quelqu’un d’insaisissable et de distant. Lorsqu’elle arrive chez sa mère le week-end où commence ce récit, elle trouve la maison vide. Cette disparition soudaine et inexpliquée fait naître chez elle une angoisse qui vient se mêler à toutes les questions sans réponses qui la minent depuis toujours. Par solidarité avec sa mère, mais aussi dans une tentative désespérée de se persuader que rien de grave n’est arrivé, Maya ne dit rien à son père et continue à vivre normalement, tout en menant son enquête.
Avis des lecteurs
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Une mère, un diagnostique
Tous les 15 jours, Maya va chez sa mère. Cette fois-ci est on ne peut plus particulière puisque cette dernière n’est pas là pour accueillir sa fille. Lorsqu’on sait qu’elle n’a pas réagi au message annonçant que Maya s’était sectionné le pouce, il y a de quoi s’inquiéter… Mais Maya ne prévient personne et choisit de mener sa propre enquête. Ce qu’elle découvre sur sa mère fissure la normalité apparente du début de roman. Elle composait avec une mère -certes étrange- et voici qu’elle se trouve confrontée à un « syndrome. Un diagnostic. » Celui d’Asperger. Les souvenirs remontent, juxtaposés avec cette étiquette psychiatrique, et Maya doit reconstruire une réalité, alors qu’elle-même doit composer avec ses propres doutes d’adolescente. C’est un plaisir de suivre cette narratrice franche qui rappelle « qu’on n’était pas forcément suicidaire parce qu’on ne passait pas son temps à sourire et à chercher à plaire aux autres. » L’écriture est, de fait, rafraichissante, sincère, et -particularité- au plus près du corps. Malgré les turbulences, cette mère "forte à agitée" redeviendra le repère qu’elle fut toujours, par-delà les différences.
par Julie Le 17 mars 2015 à 10:38