... du vivant
« J’ai vu mourir noyées dans leur sang des baleines qui criaient comme des femmes. On nous disait qu’elles n’avaient ni âme ni langage. Leur conscience d’elle-même traversait l’onde et vrillait mes oreilles. Ces proies inoffensives et tendres, je ne doutais pas qu’elles eussent une intériorité. »
Ainsi nait l’activiste, narrateur de cette histoire. Sur les pas du controversé Magnus Wallace, Gérald Asmussen s’ouvre à la conscience du monde marin et participe bientôt à la sauvegarde de ses habitants ancestraux.
Ce livre combatif et puissant dit l’urgence de protéger les océans et de s’élever contre les massacres insoutenables commandés par les sociétés mercantiles qui menacent aussi notre avenir. Magnus Wallace l’a bien compris, prêt à sacrifier sa liberté et sa vie pour son combat.
Alice Ferney par l’intelligence et la poésie de l’approche nous convainc de l’impérialité de la cause. Comment ignorer le sens de notre responsabilité après une telle lecture…
« On ne reste pas les bras ballants quand un être vivant en tue un autre sans nécessité. Même si cet autre est une bête. »
Le règne du vivant / A. Ferney. - Actes Sud, 2014, 19 euros